Les voitures électriques séduisent, en particulier pour leurs avantages environnementaux. Mais au quotidien sont-elles à la portée de toutes les bourses ? Quel est le coût d'une recharge, à domicile ou à l'extérieur ? Et quid de l'entretien du véhicule et du remplacement éventuel de sa batterie ? Voici les repères et conseils utiles pour éclairer vos choix.
La consommation d’une voiture électrique est en moyenne de 15 kilowattheures (kWh) pour 100 kilomètres : elle varie en fonction de la vitesse, du type de trajet effectué et du respect des principes de l’écoconduite (démarrage en douceur, utilisation modérée de la climatisation…). Le prix d’une charge de 50 kWh se situe actuellement entre 8 et 11 euros. Ce qui revient à une consommation trois à quatre fois plus économique qu’une petite citadine essence ou diesel consommant 6 litres d’essence au 100 km.
S’il est techniquement possible de recharger occasionnellement un véhicule avec une prise standard, et avec le câble fourni par défaut par les constructeurs, cette option peut entraîner des surchauffes ; elle est donc déconseillée.
Deux autres solutions s’offrent à vous si vous souhaitez recharger votre voiture électrique à la maison :
1. L’utilisation d’une prise renforcée. Cette prise, qui ressemble à une prise ordinaire, est conçue pour la charge sécurisée des véhicules électriques sur une durée assez longue (il faut en moyenne entre 7 et 9 heures pour une recharge complète). Les risques de surchauffe sont limités et l’alimentation se coupe dès que la batterie est chargée. Les frais sont aussi limités : vous pourrez acheter pour un total d’environ 180 euros la prise renforcée et le disjoncteur différentiel, indispensable au bon fonctionnement de la prise. À cela s’ajoute les frais d’installation par un électricien, qui tournent autour de 300 euros.
2. L’installation d’une wallbox. C’est l’option la plus efficace et la plus sûre. Il s’agit d’une borne de recharge murale, qui est plus chère : l’achat d’une wallbox vous coûtera en moyenne entre 500 euros (pour un modèle d’une capacité de trois kilowatts) et 1000 euros (pour une borne de sept kilowatts). L’installation doit être effectuée par un professionnel certifié IRVE (pour « Infrastructures de recharge pour véhicules électriques »), pour une facture qui se situe en général entre 300 et 600 euros. La wallbox évite à 100 % les risques de surchauffe, le boîtier étant relié au réseau électrique par un circuit dédié en mesure de supporter une charge importante. La charge complète d’un véhicule ne prend en général trois à cinq heures seulement. Autres avantages : il est possible de programmer les recharges sur les heures creuses, afin de réduire sa facture, et de suivre les données de consommation sur un tableau de bord.
Près de 30000 points de charge publics sont déjà disponibles en France : on les trouve sur des parkings, sur des aires d’autoroutes, au bord de certaines routes ou à proximité de plus en plus de magasins de la grande distribution. Des applications mobiles, comme Chargemap, permettent de localiser les bornes les plus proches.
Une partie de ces bornes sont gratuites, notamment sur les parkings des entreprises ou de certains magasins et hôtels. D’autres sont payantes : les tarifs s’échelonnent entre 0,20 euro par kWh, pour les bornes mises à disposition par certaines collectivités locales, et 0,79 euro par kWh pour le plus cher des réseaux déployés par des constructeurs (des tarifs préférentiels sont offerts aux conducteurs de véhicules électriques de marques affiliées). Attention, le coût est généralement plus élevé pour les recharges sur les aires d’autoroutes.
La simplicité de l’entretien est l’un des atouts clés des véhicules électriques, pour deux raisons principales :
1. Le moteur, qui ne requiert ni lubrifiant ni échappement, n’est pas soumis aux échanges de flux gazeux et liquides. il n’y a donc pas besoin de faire des vidanges ou de changer les filtres ou le pot d’échappement.
2. Les éléments mécaniques d’usure, à remplacer régulièrement sont moins nombreux que sur une voiture thermique. Seuls les pneus, les filtres de climatisation, les essuie-glaces, les plaquettes et disques de freins nécessitent un entretien régulier. Néanmoins, l’usure des freins et des pneus est moindre que pour les voitures thermiques : l’utilisation conjointe d’un système de freinage traditionnel (avec des plaquettes) et d’un système récupératif (récupérant l’énergie générée lors du freinage) limite leur usure.
On estime que la durée de vie automobile moyenne d’une batterie lithium-ion de voiture électrique est de dix ans. Mais celle-ci varie en fonction du degré d’usage du véhicule, de la fréquence des charges et de la température ambiante (les fortes chaleurs peuvent nuire à leur durée de vie).
Pour augmenter la durée de vie de la batterie, il est conseillé de ne pas la surcharger. Pour des trajets cumulés ne dépassant pas les 50 kilomètres par jour, il est par exemple recommandé de se contenter de recharges hebdomadaires, sans faire le plein tous les soirs. L’idéal est aussi de stationner le véhicule à l’abri du soleil en cas d’immobilisation prolongée. Et mieux vaut utiliser avec parcimonie les bornes de charge très rapides, que l’on trouve par exemple sur les autoroutes et qui tendent à faire chauffer la batterie.
Le besoin d’acheter une nouvelle batterie (entre 4000 et 9000 euros), et de la faire installer par le constructeur ou un spécialiste, est rare et n’est à envisager que lorsque les capacités de la batterie existante ne tourne plus qu’à 70 % de ses capacités initiales. La longévité de la batterie, qui tient essentiellement au nombre de cycles de charge / décharge effectués, est en moyenne de 1000 à 1500 cycles (l’équivalent de 200000 à 500000 km). Elle durera de 10 à 15 ans pour une voiture roulant 20000 kilomètres par an.