Vous êtes de plus en plus nombreux à faire le choix d'acquérir une voiture propre ou à très faibles émissions polluantes. Mais pourquoi passer à l'électrique ? Quels sont les bénéfices concrets des nouveaux véhicules électriques ? Et quels sont leurs impacts réels sur l'environnement ? Explications.
1 . Le silence et le confort de conduite
La voiture électrique est quasi-silencieuse au démarrage ou lors de la conduite. L’absence de moteur thermique élimine les bruits associés et le démarrage se fait au quart de tour, sans embrayage, et surtout sans vibrations. Du fait de l’absence de boîte de vitesse, il n’y pas besoin de prêter attention au régime moteur pour savoir quand il faut passer la vitesse supérieure.
Ce silence est évidemment synonyme d’une forte réduction de la pollution sonore, dont se plaignent souvent les personnes qui vivent sur des axes passants. Un autre bénéfice tient à la quiétude de l’habitacle, propice à la concentration, aux discussions et à l’écoute de la radio ou de musique… Bémol : le silence du véhicule peut occasionnellement présenter un danger pour les piétons, qui n’entendent pas les véhicules arriver. Par prudence, et pour réduire ce risque, un certain nombre de nouveaux véhicules à faibles émissions émettent d’ailleurs désormais un petit son lorsqu’ils circulent en milieu urbain.
2. La fiabilité du véhicule
À l’exception des pneus et des garnitures de freins, les voitures électriques comptent beaucoup moins de pièces d’usure (courroies de distribution, pistons, pots d’échappement, bougies…) que leurs cousines essence ou diesel, dites thermiques. Elles sont donc moins sujettes aux pannes, n’ont besoin d’aucun préchauffage, et sont simples à conduire (il n’y a pas de boîte de vitesses). Contrairement au moteur thermique, le moteur électrique a une capacité d’accélération optimale dès le démarrage ou lors de la reprise après un arrêt. Il ne cale jamais, grâce à l’absence d’embrayage.
3. La facilité d’entretien et de maintenance
Le besoin de remplacer les freins et les plaquettes – moins sollicités qu’avec une voiture thermique – est aussi moins fréquent avec un modèle électrique. Cela tient, en grande partie au système de freinage, qui récupère une partie de l’énergie cinétique créée par le mouvement de l’automobile pour en faire de l’électricité et gagner de l’autonomie.
Mais il y a un hic avec la batterie, qui commencera le plus souvent à montrer ses premiers signes de faiblesse après huit à dix ans d’utilisation (1 000 à 1 500 cycles de recharge). Les remplacements sont onéreux, comme en témoignent les chiffres communiqués par les constructeurs : une nouvelle batterie coûte entre 5 000 €1 (pour la batterie d’une Nissan LEAF) et 8 000 €2 (pour celle d’une Renault ZOE), sans compter les coûts d’installation. La solution ? Anticiper ce coût à venir dès l’acquisition, en provisionnant une somme pour l’éventuel remplacement, ou bien privilégier la location à l’achat. Des offres locatives sont désormais proposées par plusieurs marques, qui se chargent en contrepartie de la maintenance et du remplacement de la batterie lorsque celle-ci n’offre plus une autonomie suffisante. Dans ce cas, il est conseillé de souscrire une assurance tous risques couvrant les dommages matériels (que vous soyez ou non responsable) : la batterie pourra ainsi être remboursée au loueur en cas d’accident.
4. La réduction des émissions de gaz à effet de serre
La voiture électrique participe à la nécessaire transition écologique. Car le bilan carbone de son usage est avantageux : lorsqu’elle est en mouvement, elle n’émet pas de CO2 et de fumée d’hydrocarbures et ne génère presque pas de particules fines (celles qui sont émises proviennent essentiellement des pneus et des freins, dans le cas des modèles électriques). Si l’on considère le bilan environnemental réel, et la préservation de la qualité de l’air, il ne s’agit pas pour autant à proprement parler d’un véhicule 100 % propre. La fabrication du véhicule et de sa batterie, dans des usines, continue en effet de générer en soi des émissions de CO2 et de particules fines. Il en va de même de la chaîne d’approvisionnement en matières premières et des filières émergentes de recyclage, qui se concentrent sur la récupération et la valorisation des composants des véhicules électriques en fin de vie. Les batteries, difficiles à recycler, sont parfois transformées en unités de stockage « stationnaire ».
5. L’absence de restriction de circulation
Dans la mesure où ils n’émettent aucun polluant chimique, les véhicules électriques ne sont pas soumis aux restrictions de circulation imposées lors des pics de pollutions. Contrairement aux véhicules thermiques les plus polluants, toutes les voitures électriques peuvent aussi librement circuler au sein des nouvelles zones à faible émission (ZFE), notamment dans les métropoles de Lyon, du Grand Paris et de Bordeaux.
Les prix de vente élevés des voitures électriques peuvent être en partie compensés par les avantages fiscaux consentis par l’État, pour l’achat de modèles électriques ou hybrides. C’est le cas du bonus écologique et de la prime à la conversion, actuellement proposés par le Ministère de la Transition écologique, et des aides à l’acquisition de ces véhicules propres à disposition dans un certain nombre de régions.
À l’usage, en plus des gains financiers sur les dépenses de maintenance d’entretien, les coûts d’utilisation des modèles électriques sont faibles pour les automobilistes. Chez vous, les recharges de batterie vous coûteront beaucoup moins cher que vos habituels pleins de carburants, si vous possédez actuellement une voiture essence ou diesel. À raison d’une consommation moyenne de 10 kWh, et d’un coût moyen du Kwh estimé à 0,25 €, le constructeur Renault1 estime en effet à 2,5 € (10 x 0,25 €) le coût d’une recharge pour parcourir 100 kilomètres en voiture électrique. Sur la base d’un coût au litre de 1,5 €, il vous faudra en revanche débourser 7,5 € pour parcourir la même distance avec un véhicule essence consommant 5 litres pour 100 km (5 x 1,5 €).
Exit également les dépenses d’énergie (et les émissions) superflues : la batterie de la voiture électrique se recharge pendant les phases de décélération, et elle se coupe automatiquement lors des phases de ralenti.
1. Le prix à l’achat du véhicule
Compte tenu de leur nouveauté, qui tend à faire grimper les coûts de fabrication, les modèles électriques actuellement commercialisés par les constructeurs restent plus chers à l’achat que leurs équivalents thermiques. Pour les acheteurs, le prix de départ de la très grande majorité des modèles de citadines neuves se situe aux alentours de 30 000 €, à l’appui des chiffres communiqués en 2021 par les constructeurs sur leurs sites Internet. C’est le cas pour la Renault Zoe1, la Nissan Leaf2 ou la Peugeot e-2083. Il faut au moins 45 000 € (et souvent plus de 70, voire 100 000 €) pour acheter un modèle électrique haut de gamme, par exemple une berline Tesla4 ou un SUV Mercedes5. Lors de l’acquisition d’un véhicule neuf, il faut aussi savoir que la décote d’une modèle électrique est généralement plus rapide que celle d’un modèle thermique sur le marché de l’occasion…
2. L’impact environnemental des batteries
Autre désavantage : les batteries ont une durée de vie limitée. Leurs capacités de stockage d’énergie ne cessent de croître. Mais le niveau d’autonomie se réduit au fil des ans, et il faut remplacer la batterie lorsque sa capacité descend en dessous de la barre fatidique des 70 % (souvent après huit ou dix ans de service). Les batteries électriques de traction des voitures électriques ou hybrides rechargeables de Peugeot sont par exemple garanties 8 ans (ou 160 000 km), avec une capacité minimale de 70 %6.
Il s’agit en outre pour la plupart de batteries au lithium. Or, l’extraction de ce métal rare, très courtisé, se fait dans des conditions peu écologiques dans des mines australiennes, argentines, chiliennes et boliviennes. Plusieurs désavantages tiennent à son exploitation, qui génère des émissions de particules fines et nécessite de très grandes quantités d’eau, dans des régions parfois en butte à de sévères sécheresses.
Le recyclage des batteries usées est un autre enjeu dans l’Union européenne, où la réglementation vise un taux de recyclage d’au moins 50 %7 pour ces équipements. Des filières de recyclage des batteries lithium-ion se constituent actuellement. Les acteurs de ce secteur démontent et récupèrent les métaux ferreux des batteries ou bien ils les reconditionnent pour qu’elles puissent être utilisées pour du stockage d’énergie stationnaire, par exemple sur des bateaux.
3. La recharge des véhicules
Il ne faut qu’une minute pour faire un plein d’essence ou de gazole permettant de parcourir plusieurs centaines de kilomètres avec une voiture thermique. Mais il faut attendre beaucoup plus longtemps pour atteindre une autonomie comparable sur la batterie électrique d’une Renault Zoe, par exemple. Le temps de charge sera de plusieurs dizaines de minute, sur une borne de recharge rapide, et de plusieurs heures, via une wallbox ou une prise renforcée chez un particulier. Il peut être un peu plus long et compliqué de s’équiper d’une borne de recharge individuelle dans une copropriété. Car s’il existe un droit à la prise, permettant à tout propriétaire ou locataire d’installer une borne de recharge à ses frais, cette installation ne peut se faire qu’après en avoir au préalable informé le propriétaire (pour les locataires) ou le syndic de copropriété (pour les propriétaires). L’utilisateur concerné doit aussi impérativement installer un compteur individuel et s’acquitter de toutes les sommes liées à l’énergie ainsi consommée.
4. La disponibilité des bornes dans l’espace public
S’il se développe à grande vitesse, le réseau d’infrastructures de recharge reste insuffisant par rapport à la demande, avec environ 30 000 bornes réparties sur tout le territoire national (dont une partie de bornes accélérées et de superchargeurs, très rapides), selon un recensement effectué début 2021 par l’association Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique)8. C’est un inconvénient pour les automobilistes. En cas de besoin, il faut en effet chercher et trouver une station de rechargement à proximité, via une application dédiée comme Chargemap ou Nextcharge, et espérer qu’elle dispose d’une borne compatible et disponible à l’instant T. Dans le cas de longs déplacements, le mieux est de prévoir avant son départ une ou deux étapes de chargement sur l’itinéraire choisi, à des endroits équipés de bornes de recharge, compatibles, avec la prise de votre véhicule et avec vos moyens de paiement.
5. L’autonomie des véhicules
Longtemps associées aux déplacements inter-urbains, les voitures électriques parcourent aujourd’hui sans problème de très longues distances. De nombreux fabricants proposent des modèles affichant une autonomie (avec une seule charge) supérieure à 300 km, voire 600 km. Mais les automobilistes intéressés craignent toujours d’être limités dans leurs déplacements, à défaut de pouvoir recharger facilement et rapidement leurs batteries lorsqu’ils le souhaitent. Pour se prémunir d’éventuelles pannes sèches, l’éco-conduite est conseillée : elle permet de réduire la consommation d’énergie, les émissions de CO2 et les risques d’accidents.
Bilan ? Au-delà de leurs atouts sur le plan environnemental, les voitures électriques présentent dès à présent plusieurs avantages à l’usage pour les automobilistes. Le coût de recharge est bien moins élevé que le coût du carburant ; les frais d’entretien d’un véhicule électrique sont nettement inférieurs à ceux d’un véhicule essence ou diesel ; et les véhicules sont silencieux et agréables à conduire.