Quand un bébé arrive, l’intérêt de tous, parents et enfant, serait de prendre le maximum de temps ensemble. Des mesures récentes comme l’allongement du congé paternité et le congé parental aident les familles mais paraissent encore insuffisantes pour assurer avenir et sécurité.
Le 23 septembre dernier, le gouvernement a annoncé l’allongement du congé paternité. A partir de l’été 2021, il passera de 14 à 28 jours, dont 7 jours obligatoires. Même si nous sommes encore loin des 54 jours consentis aux papas finlandais, ou aux 4 mois des pères espagnols, la loi marque une avancée significative pour les familles françaises.
Les premiers mois de la vie sont déterminants. Des études scientifiques ont démontré l’importance des « 1 000 premiers jours » dans le développement d’un enfant. C’est dans ce cadre que s’intègre la loi d’allongement du congé paternité, il s’agit de permettre aux deux parents de jouer d’emblée leur rôle, de se soutenir mutuellement et de créer les conditions d’un attachement serein et durable avec leur bébé.
Depuis 2002, la législation française accorde au deuxième parent 3 jours de congés ouvrables obligatoires pris en charge par son employeur, plus 11 jours optionnels de « congé de paternité et d’accueil de l’enfant » indemnisés par la CPAM. A partir de l’été prochain, les 25 jours de congé paternité seront payés en fonction du salaire de base et plafonnés à 89 € par jour.
Malgré son importance au vu de l’équilibre familial, seuls 67 % des pères s’en saisissent aujourd’hui. Les inégalités perdurent : les salariés en situation stable sont plus enclins à le demander à leur employeur que les travailleurs en position plus précaire.
A l’arrivée de l’enfant, la tentation est louable pour l’un des parents d’aller encore plus loin et d’accompagner la croissance de son protégé jusqu’à son entrée à l’école. C’est le propos du congé parental d’éducation dont les Français peuvent bénéficier depuis 2004. Un dispositif qui consiste à mettre sa carrière professionnelle entre parenthèses (à temps partiel ou complet) et de bénéficier du versement de l’allocation de libre choix d’activité. Malgré de récents aménagements, avec la mise en œuvre de la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PréParE), plus incitative financièrement, le dispositif est toujours très largement féminin : 98 % des personnes qui le prennent à taux plein sont des femmes !
La commission d’experts qui a travaillé avec le gouvernement pour aboutir à l’allongement du congé paternité avait également préconisé une réforme du congé parental. L’idée était de raccourcir sa durée mais de mieux le rémunérer. L’indemnité, limitée aujourd’hui à un tiers du Smic, pourrait ainsi passer à 75 % du salaire (plafonnée à 3 000 €). Et sa durée passerait de deux ans à neuf mois partageables entre les parents. Mais pour l’heure, la proposition n’a pas été retenue. Dès lors le congé parental peine à rencontrer son public. Malgré les incitations les couples se montrent plutôt prudents pour leur équilibre financier quitte à sacrifier un peu, voire beaucoup, de leur sérénité familiale.
Les sources :
Service-public – Congé de paternité et d’accueil de l’enfant d’un salarié du secteur privé.
Caf – La prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE).
Le Monde – “ La durée du congé paternité en France va doubler, passant à vingt-huit jours ”.